La bonne graine

TYPE Workshop de coconception

ETAT Réalisé

DATE  Aout-Septembre 2008

LIEU Paris, 11° arrondissement

PARTENAIRES Jeudi Noir

En Aout 2008, le collectif Jeudi Noir réquisitionne les locaux vides du 14 passage de la Bonne Graine. La société de gestion ADOMA, désormais propriétaire du bâtiment, révèlera peu après au collectif son intention d’y réaliser des travaux de réhabilitation en vue d’y installer un foyer de travailleurs migrants. La décision est alors prise par Jeudi Noir de ne pas entraver le démarrage de ce projet de logements à vocation sociale et de libérer les locaux dès le début des travaux.

Cependant, les habitants temporaires du bâtiment et des membres du Collectif pour l’avenir des Foyers ( COPAF ) prennent connaissance du projet envisagé, y relevant de graves manquements et une totale absence de considération des réalités d’usage au sein des foyers.

Une prise de conscience nait de ce constat et incite les occupants à prendre en compte l’avenir du bâtiment après leur départ. Pour les membres du collectif, si l’occupation d’un lieu répond à une nécessité, elle est non moins un engagement politique fort. Cet engagement implique une responsabilité envers le bâtiment durant son occupation (gestion, réparation, entretien) mais également vis à vis de sa destination d’usage. S’il s’agit d’inciter les propriétaires de locaux vacants à les réinvestir, cela ne peut se faire à n’importe quel prix, et une attention particulière doit être portée à leur devenir.

L’association Quatorze, dont plusieurs membres ont rejoint Jeudi Noir et habitent la « Bonne Graine», décide alors d’organiser une semaine de travail intensif afin de comprendre les attentes des travailleurs migrants et proposer un contre-projet.

La première partie de cette semaine de réflexion a été consacrée à un travail d’analyse, guidé par les interventions de membres du COPAF et d’un représentant des résidents du foyer Fontaine au Roi – où sont actuellement logés les futurs habitants de la « Bonne Graine » -, qui a permis de présenter le fonctionnement des foyers (gestion, vie, usages…) et de comprendre les faiblesses du projet ADOMA. A l’issue de cette première phase, les participants ont pu définir ensemble des objectifs et une démarche de travail.

Trois axes ont été retenus pour l’élaboration d’un contre-projet:

-Analyse des enjeux, des demandes des habitants et des contraintes inhérentes

au projet, forts de l’expérience d’occupation des membres de jeudi noir

-Propositions d’organisation et de fonctionnement d’un foyer « idéal »

-Élaboration d’un projet architectural cohérent et réalisable

Des groupes de travail ont ainsi été formés, profitant au cours de la semaine, des interventions de nombreux professionnels, architectes et experts. Ce projet porte sur la collaboration et la mise en lien des savoirs, des disciplines et des compétences de chacun.

Le tableau se propose de comparer les trois différents états du bâtiment une fois squatté par Jeudi Noir, pensé par ADOMA et imaginé par le Workshop suivant les trois critères d’analyse suivants:

– Les ambiances d’un espace privé courant (chambre) et un espace commun représentatif.

– Les points problématiques des projet.

– Le degré des espaces collectifs.

NB : Les photographies ont été réalisées par Dominique Brachais, pirate-photographe au regard malicieux qui s’est éteint en 2012. Ciao bello.